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FORBIDDEN

Auteur :  Tabitha Suzuma

Date de sortie  : 12 juillet 2017

Editions :  Milady

Nombre de pages : 468

Prix : 9.99€ (Kindle)  (Broché :  16.90€)

 


Contemporain– Romance– Drame


Synopsis

Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ?


Mon avis

Je me suis intéressée à Forbidden le jour-même de sa sortie française, non pas parce que tout le monde en parlait mais parce qu’il semblait différent. Par là j’entends que le sujet était sensible et intriguant à la fois. La couverture à elle-seule invoquait le thème de l’interdit. Et qui dit interdit dit tentant. Je ne sais pas pourquoi, j’ai laissé tomber l’affaire pendant un moment et ce n’est que récemment que j’ai pris mon courage à deux mains et que je me suis lancée.

Forbidden c’est une histoire sur laquelle j’ai du mal à donner un avis concret, clairement défini, car moi-même, plus d’une semaine après l’avoir refermée, je ne sais toujours pas quoi en penser.
Je suis incapable de dire si j’ai aimé réellement la relation de Maya et Lochan, qui est pourtant au centre de l’histoire. Elle ne m’a pas choquée, ne m’a pas paru affreuse, ou encore rebutante, dans le sens où Lochan et Maya étaient, pour moi, deux êtres tellement attirés l’un par l’autre, touchés par un amour si fort et si pur, qu’ils ne pouvaient tout simplement pas être frère et soeur. Impossible. Il y avait une erreur quelque part, ces deux-là étaient des âmes soeurs, c’était aussi clair que l’eau de roche. Pourtant, au-delà de cette certitude que j’avais que leur amour était des plus purs, il y a une autre part de moi, qui ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec leur lien de parenté, et qui ne peut pas comprendre ; et je pense que c’est cette espèce de barrière qui m’empêche et qui m’a également empêcher au cours de ma lecture, de me sentir proche des personnages, de me transposer en eux. La projection est quelque chose d’essentiel pour moi lors de mes lectures. Or, je n’ai pas vécu leur amour en direct, je ne l’ai pas totalement compris, je n’ai pas su l’apprécier à sa juste valeur.

Si j’ai beaucoup de mal à mettre des mots sur la relation de Maya et Lochan, à juger si oui ou non c’est une des plus belles histoires d’amour auxquelles j’ai été confrontée, en revanche il y a une chose qui m’a profondément heurtée dans Forbidden : Lochan.
Lochan, c’est cet être marqué au fer rouge, cet écorché vif, qui n’a jamais connu que la solitude et la détresse. Je n’ai jamais été autant touchée par un personnage. Il est brisé en milles morceaux, il est détruit, et pourtant c’est un garçon d’une si rare pureté. Lochan a une timidité maladive, il est un « inadapté social » comme il le dit si bien lui-même. Pourtant, qui ne s’est jamais senti proche de lui ? Qui ne s’est jamais retrouvé en lui ? Vous rendez-vous compte que ce jeune homme a porté à bout de bras, depuis ses douze ans, sa famille ? Qu’il n’a eu ni père ni mère, car qui peut appeler « mère » un monstre d’égoïsme comme la leur.

Voilà ce qui fait la force de l’écriture de Tabitha Suzuma, une prose riche en émotions, en sentiments. Pouvoir ressentir, la détresse, la douleur, le tourment, de quelqu’un à ce point-là, c’est juste impressionnant. Quand Lochan étouffait, j’étouffais. Quand Lochan avait mal, j’avais mal. La scène finale fut un des plus grands déchirements de mon expérience de lectrice. Même si j’avais compris depuis le début ce qui allait se passer, j’ai été dans le déni jusqu’à la fin, pensant que Lochan avait trouvé un moyen de s’en sortir, qu’il allait miraculeusement réussir à s’enfuir. Je n’ai réalisé que lorsqu’il a serré la boucle autour de son cou. Et j’ai eu l’impression que mon cœur s’arrêtait en même temps que le sien. 
Lochan est la force de ce roman.

Je n’irais pas jusqu’à dire que je n’aimais pas Maya mais je n’ai pas eu l’impression de la découvrir puis de la connaitre aussi bien que Lochan. Je ne me suis à aucun moment sentie proche d’elle. En fait, je pense qu’elle a été occultée par la personnalité si forte de son frère.

 

Pour résumer, Forbidden c’est un roman pour lequel il est difficile de tirer une conclusion. C’est un livre addictif d’une grande intensité. Je me suis beaucoup remise en question à son sujet, sur le sens de la vie, sur les liens du sang, sur tant d’autres choses. Encore aujourd’hui il me hante et j’y repense souvent. Je suis heureuse de l’avoir lu, ne serait-ce que pour tout ce chamboulement émotionnel. Merci Tabitha Suzuma.

Ma note : 5/5